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TORTUES GEANTES D’ALDABRA
Immersion dans un suivi de morphométrie sur des tortues juvéniles
Cette semaine, nous vous emmenons en immersion dans un suivi de morphométrie sur des juvéniles de tortues géantes d’Aldabra (𝐴𝑙𝑑𝑎𝑏𝑟𝑎𝑐ℎ𝑒𝑙𝑦𝑠 𝑔𝑖𝑔𝑎𝑛𝑡𝑒𝑎), sur l’île aux Aigrettes. Il s’agit d’une série de tests et des mesures corporelles visant à évaluer si les tortues sont en bonne santé et si elles grandissent normalement. Une activité mensuelle qui requiert patience et minutie.
Comme il est d’usage chaque mois, Roberto Caesar (Senior Field Staff et responsable du projet Tortues) et Ryan Law Yu Kam, (Senior Field Staff), s’apprêtent à organiser une batterie de tests auprès de tortues juvéniles. Direction, l’enclos des jeunes tortues où ces charmants petits reptiles profitent du soleil. Une fois n’est pas coutume, afin d’attirer les tortues, les biologistes déposent dans chaque compartiment de l’enclos diverses feuilles du ‘noni’, du veloutier vert ou encore du bois de pipe, qu’elles viennent vite dévorer.
Profitant de l’effervescence, Ryan s’empare d’une première tortue. Sur sa carapace, 4 petits points colorés sont très visibles, il s’agit d’un code de couleurs qui permet d’identifier chaque individu. Roberto entreprend alors de mesurer l’animal à différents niveaux à l’aide d’un mètre. Roberto prend bien soin de passer ses doigts sous l’animal et sur sa carapace pour vérifier si tout semble normal. « Il est important pour nous de connaitre l’état corporel de chaque tortue. Cela nous permet d’avoir une idée de leur état de santé », souligne Ryan.
S’ensuit la pesée qui donne des indications sur l’état de santé des tortues. Mais le poids d’une tortue peut également prêter à confusion si l’on ne fait pas attention comme l’explique Roberto. « Il arrive qu’une petite tortue avale des cailloux et le poids de celle-ci en sera alors légèrement affectée ce qui nous ferait penser qu’elle est en bonne santé. » Quelques fois, les tortues en manque de minéraux et calcium, mangent des petits cailloux et en consomment trop par accident. C’est pour cela que nous leur donnons du calcium en supplément afin d’éviter qu’elles ne présentent une carence en cet élément.
Celles qui se révèlent être en insuffisance pondérale font l’objet d’un traitement spécifique à base d’électrolyte. Elles sont laissées à tremper dans un liquide salin qui leur apportera les nutriments nécessaires pour une reprise de poids. Une à une, chaque tortue passe par les mêmes vérifications et chaque donnée est notée méticuleusement. Les juvéniles bénéficieront de ce suivi mensuel jusqu’à l’âge adulte ou celui-ci deviendra biannuel.
En sus du suivi de morphométrie, les biologistes s’occupent de nourrir les tortues juvéniles quotidiennement. Il s’agit d’aller cueillir des feuilles mais aussi de préparer des légumes tels que la citrouille (giraumon), la christophine (chouchou) ou la carotte et de leur donner. Ils s’occupent également de nettoyer la réserve d’eau afin d’éviter l’accumulation de microbes qui pourraient les affecter.
Il faut savoir que les tortues géantes d’Aldabra, endémiques des Seychelles, ont été introduites à Maurice pour sauver l’espèce de la disparition, comme animaux de compagnie, mais également pour tenir le rôle écologique que nos tortues terrestres endémiques faisaient avant qu’elles ne soient victimes d’extinction. Leur fonction est de contrôler de nombreuses plantes envahissantes en les broutant et les maintenant basses mais également en dispersant les graines de certaines espèces endémiques et indigènes telles que les ébéniers et les bois chandelle et ainsi aider ces espèces à se propager. En sus de l’île aux Aigrettes ces tortues ont également été introduites sur l’île Ronde et à la réserve naturelle de Grande Montagne (Rodrigues) pour les mêmes raisons.
La Mauritian Wildlife Foundation tient à remercier le Durrell Wildlife Conservation Trust, le groupe Currimjee, la Standard Bank ainsi que Der Touristik pour leur soutien dans la gestion du projet entourant les tortues géantes d’Aldabra.
